Τετάρτη, Αυγούστου 18, 2010

MARGUERITE YOURCENAR, Mémoires d’Hadrien

(Le Livre de Poche, 1967 [πρώτη έκδοση 1951] 437 p.)
Χρόνια ήθελα να διαβάσω αυτό το βιβλίο, και τελικά αξιώθηκα!
Γραμμένο σε πολύ αρχοντικό ύφος, που αντλεί από τους κλασικούς Γάλλους συγγραφείς του 17ου αιώνα:
Chacun de nous a plus de vertus qu’on ne le croit, mais le succès seul les met en lumière, peut-être parce qu’on s’attend alors à nous voir cesser de les exercer. (153)

Ζωντανεύει τον Αδριανό. Αν και γυναίκα, δεν τον εκθηλύνει (ήταν και λεσβία). Ο Αδριανός γράφει και καλά την ιστορία της ζωής του λίγο πριν πεθάνει. Βέβαια, στην κατάσταση που υποτίθεται ότι είναι, άρρωστος κι ανήμπορος, θα ήταν αδύνατο να γράψει τέτοιο τούβλο τετρακοσίων σελίδων, και με τόση διαύγεια πνεύματος, αλλά τέλος πάντων.

Διαλεχτά κομμάτια

Ενσωματώνει με χιούμορ δικά της βιώματα, π.χ., περί Ελλάδας:
La Grèce s’y entendait mieux: son vin résiné, son pain clouté de sésame, ses poissons retournés sur le gril au bord de la mer, noircis inégalement par le feu et assaisonnés çà et là du craquement d’un grain de sable, contentaient purement l’appétit sans entourer de trop de complications la plus simple de nos joies. J’ai goûté, dans tel bouge d’Égine ou de Phalère, à des nourritures si fraîches qu’elles demeuraient divinement propres, en dépit des doigts sales du garçon de taverne, si modiques, mais si suffisantes, qu’elles semblaient contenir sous la forme la plus résumée possible quelque essence d’immortalité. (…) Le vin nous initie aux mystères volcaniques du sol, aux richesses minérales cachées: une coupe de Samos bue à midi, en plein soleil, ou au contraire absorbée par un soir d’hiver dans un état de fatigue qui permet de sentir immédiatement au creux du diaphragme son écoulement chaud, sa sûre et brûlante dispersion le long de nos artères, est une sensation presque sacrée, parfois trop forte pour une tête humaine. (20-21)

αλλά και από άλλα μέρη:
Opramoas, habitué à flairer l’air de l’Asie, était à l’aise, faisait confiance à ce mélange de silence et de tumulte, d’immobilité et de soudains galops, à ce luxe jeté sur le désert comme un tapis sur du sable. (207)

Κριτική της πορνείας («πώς το θέλετε, κύριε/κυρία;»):
On finirait par préférer aux stratagèmes éventés de la séduction les vérités toutes simples de la débauche, si là aussi ne régnait le mensonge. En principe, je suis prêt à admettre que la prostitution est un art comme le massage ou la coiffure, mais j’ai déjà peine à me plaire chez les barbiers et les masseurs. Rien de plus grossier que nos complices. Le coup d’œil du patron de taverne qui me réserve le meilleur vin, et par conséquent en prive quelqu’un d’autre, suffisait déjà, aux jours de ma jeunesse, à me dégoûter des amusements de Rome. Il me déplaît qu’une créature croie pouvoir escompter mon désir, le prévoir, mécaniquement s’adapter à ce qu’elle suppose mon choix. Ce reflet imbécile et déformé de moi-même que m’offre à ces moments une cervelle humaine me ferait préférer les tristes effets de l’ascétisme. (29-30)

Les philosophes font subir à la réalité, pour pouvoir l’étudier pure, à peu près les mêmes transformations que le feu ou le pilon font subir au corps: rien d’un être ou d’un fait, tel que nous l’avons connu, ne paraît subsister dans ces cristaux ou dans cette cendre. (38) Και πού να ‘βλεπε τους αποδομιστές να μελετούν τα έργα της!!

L’observation directe des hommes est une méthode moins complète encore, bornée le plus souvent aux constatations assez basses dont se repaît la malveillance humaine. (39)

Quand tous les calculs compliqués s’avèrent faux, quand les philosophes eux-mêmes n’ont plus rien à nous dire, il est excusable de se tourner vers le babillage fortuit des oiseaux, ou vers le lointain contrepoids des astres. (44) Ή στην ψηφαρίθμηση, θα έλεγε ο Πεντζίκης!

Η γραμματική ως τύπος των ανθρωπίνων:
La grammaire, avec son mélange de règle logique et d’usage arbitraire, propose au jeune esprit un avant-goût de ce que lui offriront plus tard les sciences de la conduite humaine, le droit ou la morale, tous les systèmes où l’homme a codifié son expérience instinctive. (53)

Αγαπά υπερβαλλόντως την ποίηση:
La lecture des poètes eut des effets plus bouleversants encore: je ne suis pas sûr que la découverte de l’amour soit nécessairement plus délicieuse que celle de la poésie. (54)

Σπουδαία συμβουλή:
Dès qu’un objet me répugnait, j’en faisais un sujet d’études; je me forçais adroitement à en tirer un motif de joie. (68)

Εισάγει την Κίνα μέσω του ιάδη:
A Odessos, un négociant revenu d’un voyage de plusieurs années me fit cadeau d’une pierre verte, semi-transparente, substance sacrée, paraît-il, dans un royaume dont il avait au moins côtoyé les bords, et dont cet homme épaissement enfermé dans son profit n’avait remarqué ni les mœurs ni les dieux. (74)
Και προχωρά σε προφητείες, ουσιαστικά, για την εξερεύνηση της υδρογείου. Αυτό το κάνει συχνά, δηλ. κάνει πρωθύστερες προβλέψεις για διάφορα θέματα, φυσικά, πνευματικά, και ιστορικά:
Si cet état de choses persistait (οι επιτάξεις), le moment était proche où nos populations paysannes, fatiguées de supporter notre lourde machine militaire, finiraient par nous préférer les barbares. (102)

Περί Felicitas, Libertas, Humanitas (που είχε θεσπίσει να αναγράφονται στα νομίσματα της βασιλείας του) ως διαχρονικά έγκυρων επαγγελιών, που αν υλοποιούνταν, δεν θα καταργούσαν την τραγικότητα της ανθρώπινης κατάστασης, και άρα αξίζει να επιδιώκονται:
Je me félicitais que notre passé fût assez long pour nous fournir d’exemples, et pas assez lourd pour nous en écraser; que le développement de nos techniques fût arrivé à ce point où il facilitait l’hygiène des villes, la prospérité des peuples, et pas à cet excès où il risquerait d’encombrer l’homme d’acquisitions inutiles; que nos arts, arbres un peu lassés par l’abondance de leurs dons, fussent encore capables de quelques fruits délicieux. Je me réjouissais que nos religions vagues et vénérables, décantées de toute intransigeance ou de tout rite farouche, nous associassent mystérieusement aux songes les plus antiques de l’homme et de la terre, mais sans nous interdire une explication laïque des faits, une vue rationnelle de la conduite humaine. Il me plaisait enfin que ces mots même d’Humanité, de Liberté, de Bonheur, n’eussent pas encore été dévalués par trop d’applications ridicules. (...) Et je n’écoute que d’une oreille les gens bien intentionnés qui disent que le bonheur énerve [απονευρώνει], que la liberté amollit, que l’humanité corrompt ceux sur lesquels elle s’exerce. (…) Quand on aura allégé le plus possible les servitudes inutiles, évité les malheurs non nécessaires, il restera toujours, pour tenir en haleine les vertus héroïques de l’homme, la longue série des maux véritables, la mort, la vieillesse, les maladies non guérissables, l’amour non partagé, l’amitié rejetée ou trahie, la médiocrité d’une vie moins vaste que nos projets et plus terne que nos songes: tous les malheurs causés par la divine nature des choses. (165-166)

Je suis capable d’imaginer des formes de servitude pires que les nôtres, parce que plus insidieuses: soit qu’on réussisse à transformer les hommes en machines stupides et satisfaites, qui se croient libres alors qu’elles sont asservies, soit qu’on développe chez eux, à l’exclusion des loisirs et des plaisirs humains, un goût du travail aussi forcené que la passion de la guerre chez les races barbares. (169-170)

Nos vieilles provinces sont arrivées dans ces dernières années à un état de prospérité qu’il n’est pas impossible d’augmenter encore, mais il importe que cette prospérité serve à tous, et non pas seulement à la banque d’Hérode Atticus ou au petit spéculateur qui accapare toute l’huile d’un village grec. (175) Σοσιαλδημοκρατικές σπόντες.

Amasser des réserves contre un hiver de l’esprit qu’à certains signes, malgré moi, je vois venir. (186)

Ce séjour en Bretagne me fit envisager l’hypothèse d’un État centré sur l’Occident, d’un monde atlantique. (201)

Τα εγκαίνια του Ολυμπιείου στην Αθήνα γιορτάστηκαν σαν αποκορύφωμα του γάμου Ρώμης και Αθήνας, όπου la Grèce repartait comme un navire longtemps immobilisé par un calme, qui sent de nouveau dans ses voiles la poussée du vent. Ce fut alors qu’une mélancolie d’un instant me serra le cœur : je songeai que les mots d’achèvement, de perfection, contiennent en eux le mot de fin : peut-être n’avais-je fait qu’offrir une proie de plus au Temps dévorateur. (255)

Ακόμα και το φλαμένκο: Je me découvris un faible pour les danseuses aux crotales qui me rappelaient le pays de Gadès et les premiers spectacles auxquels j’avais assisté tout enfant. J’aimais ce bruit sec, ces bras levés, ce déferlement ou cet enroulement de voiles, cette danseuse qui cesse d’être femme pour devenir tantôt nuage et tantôt oiseau, tantôt vague et tantôt trirème. (331)

Όχι μόνο δε βλέπει πρόοδο στην ανθρώπινη ιστορία, αλλά οσμίζεται την κατάρρευση του ρωμαϊκού κόσμου, το Μεσαίωνα, το ξαναξεκίνημα της Ιστορίας από ένα πολύ κατώτερο επίπεδο:
Là où un tisserand rapiécerait sa toile, où un calculateur habile corrigerait ses erreurs, où l’artiste retoucherait son chef-d’œuvre encore imparfait ou endommagé à peine, la nature préfère repartir à même l’argile, à même le chaos, et ce gaspillage est ce qu’on nomme l’ordre des choses. (352-353)

Προς τον μεθεπόμενο αυτοκράτορα (και φιλόσοφο) Μάρκο Αυρήλιο (προς τον οποίον απευθύνεται όλο το βιβλίο): Je t’ai vu lire avec passion les écrits des philosophes, te vêtir de laine rude, coucher sur la dure, astreindre ton corps un peu frêle à toutes les mortifications des Stoïques. Il y a de l’excès dans tout cela, mais l’excès est une vertu à dix-sept ans. Je me demande parfois sur quel écueil sombrera cette sagesse, car on sombre toujours : sera-ce une épouse, un fils trop aimé, un des ces pièges légitimes enfin où se prennent les cœurs timorés et purs… ? (389). Αναφορά στο γιο του Μάρκου Αυρηλίου, Κόμμοδο.
Chabrias s’inquiète de voir un jour le pastophore de Mithra ou l’évêque du Christ s’implanter à Rome et y remplacer le grand-pontife. (420)

Μιλά για τη λατρεία του Μίθρα και τις βάρβαρες μυητικές τελετές της (τα Ταυροβόλια):
Je me souviens que le poids du taureau agonisant faillit faire crouler le plancher à claire-voie sous lequel je me tenais pour recevoir l’aspersion sanglante. J’ai réfléchi par la suite aux dangers que ces sortes de sociétés presque secrètes pourraient faire courir à l’Etat sous un prince faible, et j’ai fini par sévir contre elles, mais j’avoue qu’en présence de l’ennemi elles donnent à leurs adeptes une force quasi divine. (81)

Μυείται πολύ αργότερα κι ο Αντίνοος: le Bithynien se coucha pour recevoir l’aspersion sanglante. Mais quand je vis émerger de la fosse ce corps strié de rouge, cette chevelure feutrée par une boue gluante, ce visage éclaboussé de taches qu’on ne pouvait laver, et qu’il fallait laisser s’effacer d’elles-mêmes, le dégoût me prit à la gorge, et l’horreur de ces cultes souterrains et louches. Quelques jours plus tard, je fis interdire aux troupes, cantonnées à Émèse, l’accès du noir Mithraeum. (261)

αλλά και για άλλες θρησκείες και φιλοσοφίες, όπως ας πούμε για έναν «Βραχμάνο» γυμνοσοφιστή:
il avait decidé de se brûler vif le lendemain. Osroès m’invita à cette solennité. Un bûcher de bois odoriférant fut dressé; l’homme s’y jeta et disparut sans un cri. (210) Τη δεκαετία του ‘60 είδαμε τέτοιους [Βουδιστές] στο Βιετνάμ, να καίγονται με βενζίνη σε ένδειξη διαμαρτυρίας. Αλλά εδώ με εντυπωσιάζει η λεπτομέρεια ότι το ξύλο ήταν αρωματικό. Ο Ηλίας Πετρόπουλος, αντιθέτως, θέλησε να ρίξουν τη σποδό του στους υπονόμους του Παρισιού κι όχι στο Αιγαίο. Και συνεχίζει για το «Βραχμάνο»:
Il avait écarté les choses, les êtres, puis soi-même, comme autant de vêtements qui lui cachaient cette présence unique, ce centre invisible et vide qu’il préférait à tout. (…) J’avais moins de cet âge [de 20 ans] lorsqu’à Rome, conduit par un ami, j’étais allé voir le vieil Épictète dans son taudis de Suburre, peu de jours avant que Domitien l’exilât. L’ancien esclave auquel un maître brutal avait jadis brisé la jambe sans parvenir à lui arracher une plainte, le vieillard chétif supportant avec patience les longs tourments de la gravelle, m’avait semblé en possession d’une liberté quasi divine. J’avais contemplé avec admiration ces béquilles, cette paillasse, cette lampe de terre cuite, cette cuillère de bois dans un vase d’argile, simples outils d’une vie pure. Mais Épictète renonçait à trop de choses, et je m’étais vite rendu compte que rien, pour moi, n’était plus dangereusement facile que de renoncer. L’Indien, plus logique, rejetait la vie elle-même. (…) Ces sages s’efforçaient de retrouver leur dieu (…), de le réduire à cette qualité d’unique, d’intangible, d’incorporel, à laquelle il a renoncé le jour où il s’est voulu univers. (211-212) Δεν έχει άδικο ότι «ο Ινδός» ήταν «πιο λογικός», δηλαδή πιο συνεπής.

Δεν πάει καθόλου το εβραϊκό πνεύμα της περιουσιότητας και του μοναδικού αληθινού θεού:
Cette pensée forcenée (του αρχισυνάγωγου της Ιερουσαλήμ Ακίμπα) s’exprimait avec une subtilité fatigante : je dus subir une longue file de raisons, savamment déduites les unes des autres, de la supériorité d’Israël. (278) La longévité semblait l’avoir dépouillé de toute souplesse humaine : ce corps décharné, cet esprit sec étaient doués d’une dure vigueur de sauterelle. (279) Μου ‘φερε στο νου τον Χομεϊνί η εικόνα αυτή.

Aucun peuple, sauf Israël, n’a l’arrogance d’enfermer la vérité tout entière dans les limites étroites d’une seule conception divine, insultant ainsi à la multiplicité du Dieu qui contient tout ; aucun autre dieu n’a inspiré à ses adorateurs le mépris et la haine de ceux qui prient à de différents autels. Je n’en tenais que davantage à faire de Jérusalem une ville comme les autres, où plusieurs races et plusieurs cultes pourraient exister en paix ; j’oubliais trop que dans tout combat entre le fanatisme et le sens commun, ce dernier a rarement le dessus. (339)

Μιλώντας για τον Ιουδαϊκό Πόλεμο της εποχής του, αναφέρεται στην superstition fort défavorable au progrès des arts, δηλ. στην απαγόρευση των εικόνων. (336)

Η διαφορά ανάμεσα στην εκρωμαϊσμένη ελίτ και στον πολύ λαό (όπως σήμερα συμβαίνει στο ισλάμ). Μιλά για την απαγόρευση της περιτομής: Beaucoup des Juifs éclairés et riches qu’on rencontre à Alexandrie et à Rome ont cessé de soumettre leurs enfants à une pratique qui les rend ridicules aux bains publics et dans les gymnases, et s’arrangent pour en dissimuler sur eux-mêmes les marques. J’ignorais à quel point ces banquiers collectionneurs de vases myrrhins différaient du véritable Israël. (338)

Nous pouvions anéantir les murs massifs de cette citadelle où Simon [Bar-Kochba] consommait frénétiquement son suicide ; nous ne pouvions pas empêcher cette race de nous dire non. (349) Οποιαδήποτε ομοιότητα με το Αφγανιστάν είναι καθαρά συμπτωματική.

D’autre part, les Juifs christianisés, que nous n’avions pas inquiétés, et qui gardent rancune au reste du peuple hébreu d’avoir persécuté leur prophète, virent en nous les instruments d’une colère divine. La longue série des délires et des malentendus continuait. (360)

Κριτικός και είρωνας απέναντι στη χριστιανική διδασκαλία: Je passai tout un soir à discuter avec lui [Arrien] l’injonction qui consiste à aimer autrui comme soi-même ; elle est trop contraire à la nature humaine pour être sincèrement obéie par le vulgaire, qui n’aimera jamais que soi, et ne convient nullement au sage, qui ne s’aime pas particulièrement soi-même. (320-321)

Mais toutes les théories de l’immortalité m’inspirent de la méfiance ; le système des rétributions et des peines laisse froid un juge averti de la difficulté de juger. (415)

Ντεϊστής, παρά τις μαγείες που του άρεσαν: Mais les dieux ne se lèvent pas ; ils ne se lèvent ni pour nous avertir, ni pour nous protéger, ni pour nous récompenser, ni pour nous punir. Ils ne se levèrent pas cette nuit-là pour sauver Apollodore. (379)

La vie est atroce ; nous savons cela. Mais précisément parce que j’attends peu de chose de la condition humaine, les périodes de bonheur, les progrès partiels, les efforts de recommencement et de continuité me semblent autant de prodiges qui compensent presque l’immense masse des maux, des échecs, de l’incurie et de l’erreur. (419)

Εξηγεί γιατί στα πορτρέτα του έχει γένι, κόντρα στη μόδα της εποχής:
Une cicatrice au menton me fournit un prétexte pour porter la courte barbe des philosophes grecs. (87) Βέβαια, μιλά για πρόσχημα.

Lentement, je m’habituais au dénuement pour lui-même, et à ce contraste, que j’ai aimé plus tard, entre une collection de gemmes précieuses et les mains nues du collectionneur. (87)

Ρωμαϊκά ήθη:
S’enrhumer est à Rome un privilège d’empereur, puisqu’il lui est interdit par tous les temps de rien ajouter à la toge. (88)

On avait mis près d’une année à faire venir d’Afrique et d’Asie les animaux sauvages qu’on se proposait d’abattre en masse dans l’arène; le massacre de douze mille bêtes fauves, l’égorgement méthodique de dix mille gladiateurs faisait de Rome un mauvais lieu de la mort. (100)

Une épaisse sagesse, une espèce de prudence rance s’exhalait d’eux. (91)

J’apprenais… à ne jamais rien lui accorder [à la foule] que ce qu’elle avait raisonnablement le droit d’attendre, à ne rien refuser sans expliquer mon refus. Je n’emportais pas comme toi mes livres dans la loge impériale: c’est insulter les autres que de paraître dédaigner leurs joies. Si le spectacle m’écoeurait, l’effort de l’endurer m’était un exercice plus valable que la lecture d’Épictète. (155)

Έχει ενδιαφέρον να δούμε εδώ τι ακριβώς συμβουλεύει περί θεαμάτων τον επίδοξο φιλόσοφο ο Επίκτητος, στο Εγχειρίδιό του:

Εις τά θέατρα τό πολύ παριέναι ουκ αναγκαίον. Ει δέ ποτε καιρός είη, μηδενί σπουδάζων φαίνου ή σεαυτώι, τούτ’ έστι θέλε γίνεσθαι μόνα τά γινόμενα καί νικάν μόνον τόν νικώντα· hούτω γάρ ουκ εμποδισθήσηι. Βοής δέ καί τού επιγελάν τινί ή επί πολύ συγκινείσθαι παντελώς απέχου. Καί μετά τό απαλλαγήναι μή πολλά περί τών γεγενημένων διαλέγου, όσα μή φέρει πρός τήν σήν επανόρθωσιν· εμφαίνεται γάρ εκ τού τοιούτου, hότι εθαύμασας τήν θέαν.
Εις ακροάσεις τινών μή εική μηδέ hραιδίως πάριθι· παριών δέ τό σεμνόν καί τό ευσταθές καί hάμα ανεπαχθές φύλασσε.

Στα δημόσια θεάματα δεν είναι ανάγκη να πηγαίνεις συχνά. Κι αν τύχει κάποτε να πας, να δίνεις την εντύπωση πως τίποτε άλλο δεν σε απασχολεί παρά ο εαυτός σου, να επιθυμείς δηλαδή να γίνονται μόνο αυτά που πραγματικά γίνονται και να νικάει μόνον αυτός που βγαίνει νικητής. Έτσι δεν θα ενοχληθείς. Τις ζωηρές κραυγές, τα επιδοκιμαστικά γέλια ή τις έντονες συγκινήσεις να τα αποφεύγεις ολωσδιόλου. Κι όταν τελειώσει το θέαμα, μη συζητάς πολύ για όσα έγιναν –εφόσον δεν συντείνουν στη βελτίωσή σου. Γιατί μια τέτοια συμπεριφορά δείχνει ότι όσα είδες σου έκαναν μεγάλη εντύπωση.
Στις διαλέξεις [οι ακροάσεις ήσαν δημόσιες παρουσιάσεις νέων έργων από τους συγγραφείς] που δίνουν ορισμένοι να μην πηγαίνεις έτσι στην τύχη και απερίσκεπτα· άμα πας, όμως, φρόντισε να διατηρείς την ευπρέπεια και την ηρεμία σου, και συνάμα να μη γίνεσαι δυσάρεστος.
(Μετάφραση –και σχόλιο-- Ν. Μ. Σκουτερόπουλου, εκδ. Στιγμή, Αθήνα 1993)

Για τις γυναίκες:
Je retrouvais le cercle étroit des femmes, leur dur sens pratique, et leur ciel gris dès que l’amour n’y joue plus. (97)

Ήθη του πολέμου:
Nos ennemis brûlaient vivants leurs prisonniers; nous commençâmes à égorger les nôtres, faute de moyens de transport pour les expédier sur les marchés d’esclaves de Rome ou de l’Asie. (103)

Αποτεφρώνεται ο Τραϊανός:
La petite fumée se dissipa dans l’air pâle du matin sans ombres. (138) «Στίχος» σπάνιας ομορφιάς, 16σύλλαβος, αν φάμε τα βουβά e. Μου θυμίζει, δεν ξέρω γιατί, την αρχή των Illuminations του Ρεμπώ, Après le déluge: Aussitôt que l’idée du Déluge se fut rassise, Un lièvre s’arrêta dans les sainfoins et les clochettes mouvantes et dit sa prière à l’arc-en-ciel à travers la toile de l’araignée.

Και για το θρίαμβo του Τραϊανού, με τη μορφή της Columna Traiana:
…un mort a droit à cette espèce d’inauguration dans la tombe, à ces quelques heures de pompe bruyante avant les siècles de gloire et les millénaires d’oubli. (160)

En y travaillant [στην ανέγερση ενός Ωδείου, πρότυπης βιβλιοθήκης στη Ρώμη που θα ήταν ένα κέντρο ελληνικής παιδείας], je pense souvent à la belle inscription que Plotine avait fait placer sur le seuil de la bibliothèque établie par ses soins en plein Forum de Trajan : Hôpital de l’Ame. (329)

Η πολιτική του, απέναντι στην πολιτική του Τραϊανού:
Tout accroissement nouveau du vaste organisme impérial me semblait une excroissance maladive, un cancer, ou l’œdème d’une hydropisie dont nous finirions par mourir. (108)

Μεταφραστικό πρόβλημα: θεωρώ γενικά ότι η καλύτερη απόδοση του génie είναι «δαιμόνιο», π.χ. Το Δαιμόνιο του Χριστιανισμού, του Σατωβριάνδου. Ωστόσο:
s’abandonne à son démon ou à son génie (108) -> στο δαιμόνιο ή στο genius του;

Ιστορικά σε σχέση με την Ελλάδα:

Je fus nommé archonte d’Athènes. (111)

A Chéronée…je fus deux jours l’hôte de Plutarque (112) (φανταστικό επεισόδιο;)

Les traces de nos crimes restaient partout visibles: les murs de Corinthe ruinés par Mummius, et les places laissées vides au fond des sanctuaires par le rapt de statues organisé au cours du scandaleux voyage de Néron. La Grèce appauvrie continuait dans une atmosphère de grâce pensive, de subtilité claire, de volupté sage. Rien n’avait changé depuis l’époque où l’élève du rhéteur Isée avait respiré pour la première fois cette odeur de miel chaud, de sel et de résine; rien en somme n’avait changé depuis des siècles. Le sable des palestres était toujours aussi blond qu’autrefois; Phidias et Socrate ne les fréquentaient plus, mais les jeunes hommes qui s’y exerçaient ressemblaient encore au délicieux Charmide. Il me semblait parfois que l’esprit grec n’avait pas poussé jusqu’à leurs extrêmes conclusions les prémisses de son propre génie: les moissons restaient à faire; les épis mûrs au soleil et déjà coupés étaient peu de chose à côté de la promesse éleusinienne du grain caché dans cette belle terre. Même chez mes sauvages ennemis sarmates, j’avais trouvé des vases au pur profil, un miroir orné d’une image d’Apollon, des lueurs grecques comme un pâle soleil sur la neige. J’entrevoyais la possibilité d’helléniser les barbares, d’atticiser Rome, d’imposer doucement au monde la seule culture qui se soit un jour séparée du monstrueux, de l’informe, de l’immobile, qui ait inventé une définition de la méthode, une théorie de la politique et de la beauté. Le dédain léger des Grecs, que je n’ai jamais cessé de sentir sous leurs plus ardents hommages, ne m’offensait pas; je le trouvais naturel; quelles que fussent les vertus qui me distinguaient d’eux, je savais que je serais toujours moins subtil qu’un matelot d’Égine, moins sage qu’une marchande d’herbes de l’Agora. J’acceptais sans irritation les complaisances un peu hautaines de cette race fière; j’accordais à tout un peuple les privilèges que j’ai toujours si facilement concédés aux objets aimés. Mais pour laisser aux Grecs le temps de continuer, et de parfaire, leur œuvre, quelques siècles de paix étaient nécessaires, et les calmes loisirs, les prudentes libertés qu’autorise la paix. La Grèce comptait sur nous pour être ses gardiens, puisque enfin nous nous prétendons ses maîtres. Je me promis de veiller sur le dieu désarmé. (112-114) Αυτά προφανώς δεν ευοδώθηκαν.

j’avais, comme Alexandre à la veille d’une bataille, sacrifié à la Peur avant mon entrée à Rome. (153)

L’élargissement de la route de Mégare transformait le paysage des roches skyroniennes (185) [η σωστή γραφή είναι skironiennes]

L’Olymp[i]éion d’Athènes se devait d’être l’exact contrepoids du Parthénon, étalé dans la plaine comme l’autre s’érige sur la colline, immense où l’autre est parfait: l’ardeur aux genoux du calme, la splendeur aux pieds de la beauté. (187) ce temple de marbre, élevé sur le lieu où Deucalion vit cesser le Déluge (254) Στο σηκό είχε πλάι στον χρυσελεφάντινο Δία έναν πύθωνα: au pied de l’échaffaudage, le grand python que j’avais fait chercher aux Indes pour le consacrer dans ce sanctuaire grec reposait déjà dans sa corbeille de filigrane, bête divine, emblème rampant de l’esprit de la Terre, associé de tout temps au jeune homme nu qui symbolise le Génie de l’empereur. (256)

Plotinopolis [το σημερινό Διδυμότειχο] est due au besoin d’établir en Thrace de nouveaux comptoirs agricoles, mais aussi au tendre désir d’honorer Plotine. (190)

Hadrianople en Épire στην Αλβανία (Βόρεια Ήπειρο) σήμερα (190)

Je me fis initier à Éleusis dix-huit mois plus tard. En un sens, cette visite à Osroès avait marqué un tournant de ma vie. Au lieu de rentrer à Rome, j’avais décidé de consacrer quelques années aux provinces grecques et orientales de l’empire: Athènes devenait de plus en plus ma patrie, mon centre. (214)

J’emmenai Antinoüs dans l’Arcadie de ses ancêtres: les forêts y restaient aussi impénétrables qu’au temps où ces antiques chasseurs de loups y avaient vécu. Parfois, d’un coup de fouet, un cavalier effarouchait une vipère; sur les sommets pierreux, le soleil flambait comme au fort de l’été; le jeune garçon adossé au rocher sommeillait la tête sur la poitrine, les cheveux frôlés par le vent, espèce d’Endymion du plein jour. Un lièvre, que mon jeune chasseur avait apprivoisé à grand-peine, fut déchiré par les chiens; ce fut le seul malheur de ces journées sans ombre. Les gens de Mantinée se découvriront des liens de parenté avec cette famille de colons bithyniens, jusque-là inconnus: cette ville, où l’enfant eut plus tard ses temples, fut par moi enrichie et ornée. L’immémorial sanctuaire de Neptune, tombé en ruine, était si vénérable que l’entrée en était interdite à quiconque : des mystères plus anciens que la race humaine s’y perpétuaient derrière des portes continuellement closes. Je construisis un nouveau temple, beaucoup plus vaste, à l’intérieur duquel le vieil édifice gît désormais comme un noyau au centre d’un fruit. Sur la route, non loin de Mantinée, je fis rénover la tombe où Épaminondas, tué en pleine bataille, repose auprès d’un jeune compagnon frappé à ses côtés ; une colonne, où un poème fut gravé, s’éleva pour commémorer ce souvenir d’un temps où tout, vu à distance, semble avoir été noble et simple, la tendresse, la gloire, la mort. En Achaïe [;], les Jeux Isthmiques furent célébrés avec une splendeur qu’on n’avait pas vue depuis les temps anciens ; j’espérais, en rétablissant ces grandes fêtes helléniques, refaire de la Grèce une unité vivante. Des chasses nous entraînèrent dans la vallée de l’Hélicon dorée par les dernières rousseurs de l’automne ; nous fîmes halte au bord de la source de Narcisse, près du sanctuaire de l’Amour : la dépouille d’une jeune ourse, trophée suspendu par des clous d’or à la paroi du temple, fut offerte à ce dieu, le plus sage de tous. (229-230)

Μésomédès de Crète, mon musicien favori, accompagna sur l’orgue hydraulique la récitation de son poème de La Sphinge, œuvre inquiétante, sinueuse, fuyante comme le sable au vent. (273) Κομμάτια ύδραυλης υπάρχουν στο Αρχαιολογικό Μουσείο του Δίου, και η μεν Σφίγγα δεν σώζεται, σώζονται όμως οι μελωδίες δύο ύμνων του, ενός στις Μούσες κι ενός στην Καλλιόπη: Καλλιόπεια σοφά, Μουσών προκαθαγέτι τερπνών, και σοφέ Μυστοδότα, Λατούς γόνε, Δήλιε Παιάν, ευμενείς πάρεστέ μοι.

J’avais chargé Hérode Atticus de surveiller la construction d’un réseau d’aqueducs en Troade ; il en profita pour gaspiller honteusement les deniers publics ; appelé à rendre des comptes, il fit répondre avec insolence qu’il était assez riche pour couvrir tous les déficits. (321)

Για το Θέατρο του Διονύσου, στην Αθήνα: J’y occupai un siège à peine surélevé à côté de celui de l’Hiérophante ; le prêtre d’Antinoüs avait désormais le sien parmi les notables et le clergé. Και για τη ζωφόρο της σκηνής του: J’avais fait agrandir la scène du théâtre ; de nouveaux bas-reliefs l’ornaient ; sur l’un d’eux, mon jeune Bithynien recevait des déesses éleusiaques (sic) une espèce de droit de cité éternel. (326)

Για τις διακοινοτικές σχέσεις στην Αλεξάνδρεια:
…à tenir la balance égale entre les Grecs et les Juifs, incompatibles éternels. (143)

Les religions sont à Alexandrie aussi variées que les négoces : la qualité du produit est plus douteuse. Les chrétiens surtout s’y distinguent par une abondance de sectes au moins inutile. Deux charlatans, Valentin et Basilide, intriguaient l’un contre l’autre, surveillés de près par la police romaine. La lie du peuple égyptien profitait de chaque observance rituelle pour se jeter, gourdin en main, sur les étrangers ; la mort du bœuf Apis provoque plus d’émeutes à Alexandrie qu’une succession impériale à Rome. Les gens à la mode y changent de dieu comme ailleurs on change de médecin, et sans plus de succès. Mais l’or est leur seule idole : je n’ai vu nulle part solliciteurs plus éhontés. (277)

Εγκώμιο του ταξιδιώτη:
Peu d’hommes aiment longtemps le voyage, ce bris perpétuel de toutes les habitudes, cette secousse sans cesse donnée à tous les prejugés. Mais je travaillais à n’avoir nul prejugé et peu d’habitudes. (180)
Ulysse sans autre Ithaque qu’intérieure. (182)

Je goûtais cette odeur de sel et de soleil sur la peau humaine, ce parfum de lentisque et de térébinthe des îles où l’on voudrait vivre, et où l’on sait d’avance qu’on ne s’arrêtera pas. (362)

Για τις πόλεις (του):
La ville: le cadre, la construction humaine, monotone si l’on veut, mais comme sont monotones les cellules de cire bourrées de miel… (190)

Λάτρης της ελληνικής τέχνης και του κλασικού πνεύματος:
Mais notre art (j’entends celui des Grecs) a choisi de s’en tenir à l’homme. Nous seuls avons su montrer dans un corps immobile la force et l’agilité latentes; nous seuls avons fait d’un front lisse l’équivalent d’une pensée sage. Je suis comme nos sculpteurs: l’humain me satisfait; j’y trouve tout, jusqu’à l’éternel. La forêt tant aimée se ramasse pour moi tout entière dans l’image du centaure; la tempête ne respire jamais mieux que dans l’écharpe ballonnée d’une déesse marine. Les objets naturels, les emblèmes sacrés, ne valent qu’alourdis d’associations humaines: la pomme de pin phallique et funèbre, la vasque aux colombes qui suggère la sieste au bord des fontaines, le griffon qui emporte le bien-aimé au ciel. (192-193)

Αντιθέτως, στην επίσκεψή του στις Θήβες της Αιγύπτου και στον Κολοσσό του Μέμνονα:
J’étais excédé par ces figures colossales de rois tous pareils, assis côte à côte, appuyant devant eux leurs pieds longs et plats, par ces blocs inertes où rien n’est présent de ce qui pour nous constitue la vie, ni la douleur, ni la volupté, ni le mouvement qui libère les membres, ni la réflexion qui organise le monde autour d’une tête penchée. (296)

Il [ένας Απολλόδωρος, διανοούμενος, που τον εκτέλεσε για συνωμoσία] ignorait tout des beaux temps de l’art grec ; ce plat logicien me reprochait d’avoir peuplé nos temples de statues colossales qui, si elles se levaient, briseraient du front la voûte de leurs sanctuaires : sotte critique, qui blesse Phidias encore plus que moi. Mais les dieux ne se lèvent pas ; ils ne se lèvent ni pour nous avertir, ni pour nous protéger, ni pour nous récompenser, ni pour nous punir. Ils ne se levèrent pas cette nuit-là pour sauver Apollodore. (379) Η αναφορά στο Φειδία είναι γιατί παρόμοια κριτική είχε ασκηθεί και σ’ αυτόν, για τον χρυσελεφάντινο Δία της Ολυμπίας.

Για τον αγαπημένο του Αντίνοο, εκ Βιθυνίας της Μικράς Ασίας ορμώμενο:
J’ai imposé au monde cette image: il existe aujourd’hui plus de portraits de cet enfant que de n’importe quel homme illustre, de n’importe quelle reine. (194)

Mais l’Asie avait produit sur ce sang un peu âcre l’effet de la goutte de miel qui trouble [θολώνει] et parfume un vin pur. (225)

Αν δεν είχε αυτοκτονήσει ο Αντίνοος, L’accoutumance nous aurait conduits à cette fin sans gloire, mais aussi sans désastre, que la vie procure à tous ceux qui ne refusent pas son doux émoussement par l’usure. J’aurais vu la passion se changer en amitié, comme le veulent les moralistes, ou en indifférence, ce qui est plus fréquent. (251)

Περνούν μαζί μια νύχτα σε μια καλύβα χωρικών, στη Σαρδηνία, λόγω καταρρακτώδους βροχής: je me crus Zeus visitant Philémon en compagnie d’Hermès. (253) Υπάρχει σχετικός πίνακας του Ρέμπραντ.
Je n’aimais pas moins ; j’aimais plus. Mais le poids de l’amour, comme celui d’un bras tendrement posé au travers d’une poitrine, devenait peu à peu lourd à porter. (256)

Αρχίζει και έχει και «κομπάρσους» της μιας νύχτας. Ο Αντίνοος αρχικά αηδιάζει, γιατί έχει άλλη ιδέα για την αγάπη, αλλά στο τέλος συνηθίζει. Ces vaines tentatives [οι κραιπάλες του Αδριανού] s’expliquent assez par le goût de la débauche ; il s’y mêlait l’espoir d’inventer une intimité nouvelle où le compagnon de plaisir ne cesserait pas d’être le bien-aimé et l’ami ; l’envie d’instruire l’autre, de faire passer sa jeunesse par des expériences qui avaient été celles de la mienne ; et peut-être, plus inavouée, l’intention de le ravaler peu à peu au rang des délices banales qui n’engagent à rien. (257)

Πηγαίνουν στην Τρωάδα: Je trouvai quelques moments pour me recueillir sur la tombe d’Hector ; Antinoüs alla rêver sur celle de Patrocle. Je ne sus pas reconnaître dans le jeune faon qui m’accompagnait l’émule du camarade d’Achille : je tournai en dérision ces fidélités passionnées qui fleurissent surtout dans les livres ; le bel être insulté rougit jusqu’au sang. La franchise était de plus en plus la seule vertu à laquelle je m’astreignais : je m’apercevais que les disciplines héroïques dont la Grèce a entouré l’attachement d’un homme mûr pour un compagnon plus jeune ne sont souvent pour nous que des simagrées hypocrites. Plus sensible que je ne croyais l’être aux préjugés de Rome, je me rappelais que ceux-ci font sa part au plaisir mais voient dans l’amour une manie honteuse ; j’étais repris par ma rage de ne dépendre exclusivement d’aucun être. (…) Il m’est arrivé de le frapper : je me souviendrai toujours de ces yeux épouvantés. (258)

Μεταφράστρια του Καβάφη (όχι καλή) η Yourcenar, ίσως εμπνεύστηκε απ’ τον Καβάφη εδώ: comme Marc-Antoine avant sa dernière bataille, j’ai entendu s’éloigner dans la nuit la musique de la relève des dieux protecteurs qui s’en vont… Je l’entendais sans y prendre garde. (261) Κατά τα άλλα όμως η Γιουρσενάρεια άποψη για την Αλεξάνδρεια είναι πολύ πιο αρνητική από την αντίστοιχη Καβαφική (βλ. παρακάτω).
Mais l’avenir ne pouvait désormais rien m’apporter, rien du moins qui pût passer pour un don. Mes vendanges étaient faites ; le moût de la vie emplissait la cuve. (261)

Σκοτώνουν (ο Αντίνοος σκοτώνει) ένα λιοντάρι: Il s’effondra pour la seconde fois; le mufle roula dans la vase ; un filet de sang noir coula sur l’eau. Le grand chat couleur de désert, de miel et de soleil, expira avec une majesté plus qu’humaine. (272)

Καθώς αυτός μεν είχε σκοτώσει το λιοντάρι, αλλά ο Αδριανός τον είχε σώσει απαυτό την ώρα της επίθεσης, La gratitude et l’orgueil alternaient dans sa joie comme les strophes d’une ode. (272)

Η μέρα του θανάτου του ερωμένου: Le courrier de Rome venait d’arriver ; la journée se passa à le lire et à y répondre. Comme d’ordinaire Antinoüs allait et venait silencieusement dans la pièce : je ne sais pas à quel moment ce beau lévrier est sorti de ma vie. (…) Τον βρίσκουν πνιγμένο (εκουσίως) στο Νείλο. Hermogène appelé à la hâte ne put que constater la mort. Ce corps si docile refusait de se laisser réchauffer, de revivre. (…) Le Zeus Olympien, le Maître de Tout, le Sauveur du Monde s’effondrèrent, et il n’y eut plus qu’un homme à cheveux gris sanglotant sur le pont d’une barque. (286-288)

J’avais moi-même participé à cet infâme abus de mots ; j’avais parlé de mourir de sommeil, de mourir d’ennui. J’avais employé le mot agonie, le mot deuil, le mot perte. Antinoüs était mort. (293) The end of nights we tried to die, που λέει και ο Jim Morrison.

Δεν μπορεί να τον ξεχάσει: J’ai résisté ; j’ai lutté contre la douleur comme contre une gangrène. Je me suis rappelé des entêtements, des mensonges ; je me suis dit qu’il eût changé, engraissé, vieilli. Peines perdues : comme un ouvrier consciencieux s’épuise à copier un chef-d’œuvre, je m’acharnais à exiger de ma mémoire une exactitude insensée : je recréais cette poitrine haute et bombée comme un bouclier. (…) La fondation d’Antinoé n’était qu’un jeu dérisoire : une ville de plus, un abri offert aux fraudes des marchands, aux exactions des fonctionnaires, aux prostitutions, aux désordres, aux lâches qui pleurent leurs morts avant de les oublier. L’apothéose était vaine : ces honneurs si publics ne serviraient qu’à faire de l’enfant un prétexte à bassesses ou à ironies (299-300)

Οι σελίδες του πένθους είναι από τις πιο ωραίες του βιβλίου.
On parlait de gloire, beau mot qui gonfle le cœur, mais on s’efforçait d’établir entre celle-ci et l’immortalité une confusion menteuse, comme si la trace d’un être était la même chose que sa présence. (303)

La mémoire de la plupart des hommes est un cimetière abandonné, où gisent sans honneurs des morts qu’ils ont cessé de chérir. Toute douleur prolongée insulte à leur oubli. (304) Θυμάμαι τον John Lennon, που έλεγε: “What’s wrong with being in love?

Ο Αντίνοος βαλσαμώνεται: Je m’approchai timidement du mort. Il semblait costumé : la dure coiffe égyptienne recouvrait les cheveux. Les jambes serrées de bandelettes n’étaient plus qu’un long paquet blanc, mais le profil du jeune faucon n’avait pas changé ; les cils faisaient sur les joues fardées une ombre que je reconnaissais. Avant de terminer l’emmaillotement des mains, on tint à me faire admirer les ongles d’or. (305)
Un attelage de bœufs traîna le sarcophage sur cette pente. A l’aide de cordes, on le fit glisser le long de ces corridors de mine ; on l’appuya contre une paroi de roc. L’enfant de Claudiopolis descendait dans la tombe comme un Pharaon, comme un Ptolémée. Nous le laissâmes seul. Il entrait dans cette durée sans air, sans lumière, sans saisons et sans fin, auprès de laquelle toute vie semble brève ; il avait atteint cette stabilité, peut-être ce calme. (...) Hermogène me prit par le bras pour m’aider à remonter à l’air libre ; ce fut presque une joie de se retrouver à la surface, de revoir le froid ciel bleu entre deux pans de roches fauves. (306-307)

J’avais fait de lui [d’Antinoüs] l’image même de ce pays passionné de beauté ; c’en serait peut-être le dernier dieu. (324)

Η απόφασή του να γεμίσει την αυτοκρατορία με αγάλματα του Αντίνοου τον παγιδεύει: je n’échapperais plus à ce silence, à cette froideur plus proche de moi désormais que la chaleur et la voix des vivants. (332)

Τελειώνοντας τα της διαδοχής του, je pouvais désormais retourner à Tibur, (…) m’enfoncer dans ce qui me restait de délices, reprendre en paix mon dialogue interrompu avec un fantôme. (391)

Παρά την προσήλωσή του στη μνήμη του, επανεισάγει τις απολαύσεις γύρω από τον αιγυπτιάζοντα ναό του Αντίνοου, στο Τίβολι:
Et on ne s’enferme pas pendant des années dans une pensée unique sans y faire rentrer peu à peu toutes les routines d’une vie. (413)

Η (ανύπαρκτη) σχέση με τη γυναίκα του:
Il m’arrivait de penser à ce mariage fictif qui, le soir des fêtes d’Éleusis, a lieu entre la grande prêtresse et l’Hiérophante, mariage qui n’est pas une union, ni même un contact, mais qui est un rite, et sacré comme tel. (247)

L’impératrice (…) devenait fragile sans cesser d’être dure. (275)

Φιλόσοφος, πάνω απ’ όλα, και ψυχολογικός παρατηρητής:
La plupart des hommes (…) ne sont que trop soumis; leurs longues périodes d’hébétude sont coupées de quelques révoltes aussi brutales qu’inutiles. (168)

Chaque homme a éternellement à choisir, au cours de sa vie brève, entre l’espoir infatigable et la sage absence d’espérance, entre les délices du chaos et celles de la stabilité, entre le Titan et l’Olympien. A choisir entre eux, ou à réussir à les accorder un jour l’un à l’autre. (200-201)

Les expérimentations hasardeuses de la jeunesse avaient pris fin, et sa hâte de jouir du temps qui passe. (212)

Saisons alcyoniennes, solstice de mes jours… Loin d’embellir mon bonheur à distance, je dois lutter pour n’en pas affadir l’image ; son souvenir même est maintenant trop fort pour moi. (237-238)

Γερνάει, αρρωσταίνει:
J’allais mieux, mais j’employais à ruser avec mon corps, à lui imposer mes volontés ou à céder prudemment aux siennes, autant d’art que j’en avais mis autrefois à élargir et à régler mon univers, à construire ma personne, et à embellir ma vie. (361)

Je savais bien que cette petite vallée plantée d’oliviers [όπου η έπαυλή του, στο Τίβολι] n’était pas Tempé, mais j’arrivais à l’âge où chaque beau lieu en rappelle un autre, plus beau, où chaque délice s’aggrave du souvenir de délices passées. J’acceptais de me livrer à cette nostalgie qui est la mélancolie du désir. (365)

La possibilité de jeter le masque en toutes choses est l’un des rares avantages que je trouve à vieillir. (370)

Je le regardais vivre : mon opinion sur lui se modifiait sans cesse, ce qui n’arrive guère que pour les êtres qui nous touchent de près ; nous nous contentons de juger les autres plus en gros, et une fois pour toutes. (373)

Les médicaments n’agissent plus ; l’enflure des jambes augmente ; je sommeille assis plutôt que couché. L’un des avantages de la mort sera d’être de nouveau étendu sur un lit. (420-421)

Γνωρίζει την ηδονή της νυχτερινής ουρανοσκοπίας, και κάτω από τι ουρανούς! της Συρίας:
Une fois dans ma vie j’ai fait plus: j’ai offert aux constellations le sacrifice d’une nuit tout entière. Ce fut après ma visite à Osroès, durant la traversée du désert syrien. Couché sur le dos, les yeux bien ouverts, abandonnant pour quelques heures tout souci humain, je me suis livré du soir à l’aube à ce monde de flammes et de cristal. Ce fut le plus beau de mes voyages. Le grand astre de la constellation de la Lyre, étoile polaire des hommes qui vivront quand depuis quelques dizaines de milliers d’années nous ne serons plus, resplendissait sur ma tête. Les Gémeaux luisaient faiblement dans les dernières lueurs du couchant; le Serpent précédait le Sagittaire; l’Aigle montait vers le zénith, toutes ailes ouvertes, et à ses pieds cette constellation non designée encore par les astronomes, et à laquelle j’ai donné depuis le plus cher des noms. [Ο αστερισμός του Αντίνοου έχει ωστόσο πια καταργηθεί και ενσωματωθεί στον αστερισμό του Αετού] La nuit, jamais tout à fait aussi complète que le croient ceux qui vivent et qui dorment dans les chambres, se fit plus obscure, puis plus claire. Les feux, qu’on avait laissé brûler pour effrayer les chacals, s’éteignirent; ce tas de charbons ardents me rappela mon grand-père debout dans sa vigne, et ses prophéties devenues désormais présent, et bientôt passé. J’ai essayé de m’unir au divin sous bien des formes; j’ai connu plus d’une extase; il en est d’atroces; et d’autres d’une bouleversante douceur. Celle de la nuit syrienne fut étrangement lucide. Elle inscrivit en moi les mouvements célestes avec une précision à laquelle aucune observation partielle ne m’aurait jamais permis d’atteindre. Je sais exactement, à l’heure où je t’écris, quelles étoiles passent ici, à Tibur, au-dessus de ce plafond orné de stucs et de peintures précieuses, et ailleurs, là-bas, sur une tombe. [Εννοεί στον τάφο του Αντίνοου, στην Αίγυπτο] Quelques années plus tard, la mort allait devenir l’objet de ma contemplation constante, la pensée à laquelle je donnais toutes celles des forces de mon esprit que n’absorbait pas l’État. Et qui dit mort dit aussi le monde mystérieux auquel il se peut qu’on accède par elle. Après tant de réflexions et d’expériences parfois condamnables, j’ignore encore ce qui se passe derrière cette tenture noire. Mais la nuit syrienne représente ma part consciente d’immortalité. (218-220)

Αισθητική ανάλυση του Πανθέου της Ρώμης:
Utilisant les arts de la Grèce comme une simple ornementation, un luxe ajouté, j’étais remonté pour la structure même de l’édifice aux temps primitifs et fabuleux de Rome, aux temples ronds de l’Étrurie antique. J’avais voulu que ce sanctuaire de Tous les Dieux reproduisît la forme du globe terrestre et de la sphère stellaire, du globe où se renferment les semences du feu éternel, de la sphère creuse qui contient tout. (244)

Ένας ανυπόταχτος βασιλίσκος της Κασπίας αρνείται να πάει στη Ρώμη να δώσει εξηγήσεις για τα καμώματά του και στέλνει ανταυτού τριακόσιους χρυσούς χιτώνες, que je fis porter dans l’arène à des criminels livrés aux bêtes. Cet acte peu pondéré me satisfit comme le geste d’un homme qui se gratte jusqu’au sang. (335)

Τα της διαδοχής:
Par bonheur, pour autant que notre État ait su se former une règle de succession impériale, l’adoption est cette règle : je reconnais là la sagesse de Rome. (367)

Arrien avait fait preuve de toutes les qualités qu’on demande à un homme d’État, mais il était Grec ; et le temps n’est pas venu d’imposer un empereur grec aux préjugés de Rome. (368-369) Πρόκειται για τον γνωστό ιστορικό της Αλεξάνδρου Αναβάσεως.

Ωραίες περιγραφές:
Une haleine humide s’exhalait de la mer ; les étoiles montaient une à une à leur place assignée ; le navire penché par le vent filait vers l’Occident où s’éraillait encore une dernière bande rouge ; un sillage phosphorescent s’étirait derrière nous, bientôt recouvert par les masses noires des vagues. (363)

La vague fait sur le rivage son murmure de soie froissée et de caresse ; je jouis encore des longs soirs roses. (422)

Περιγράφει την πορεία της αρρώστιας του προς το θάνατο:
Mais la faiblesse, la souffrance, mille misères corporelles découragent bientôt le malade d’essayer de remonter la pente : on ne veut pas de ces répits qui sont autant de pièges, de ces forces chancelantes, de ces ardeurs brisées, de cette perpétuelle attente de la prochaine crise. (400)

Mais la sollicitude de mes amis équivaut à une constante surveillance : tout malade est un prisonnier. (…) Il me fallait mettre à préparer mon suicide les mêmes précautions qu’un assassin à monter son coup. (401-402)

Ζητά απ’ το γιατρό του, τον διατάζει μάλλον, να τον βοηθήσει ν’ αυτοκτονήσει. Εκείνος αυτοκτονεί ο ίδιος για να μην απειθήσει ούτε στον αυτοκράτορα αλλά ούτε και στον Ιπποκράτειο όρκο. Τελικά συμβιβάζεται ν’ αφήσει τα πράματα να πάρουν το δρόμο τους:
Toute ma vie, j’ai fait confiance à la sagesse de mon corps ; j’ai tâché de goûter avec discernement les sensations que me procurait cet ami : je me dois d’apprécier aussi les dernières. Je ne refuse plus cette agonie faite pour moi, cette fin lentement élaborée au fond de mes artères, héritée peut-être d’un ancêtre, née de mon tempérament, préparée peu à peu par chacun de mes actes au cours de ma vie. L’heure de l’impatience est passée ; au point où j’en suis, le désespoir serait d’aussi mauvais goût que l’espérance. J’ai renoncé à brusquer ma mort. (405)

Petite âme, âme tendre et flottante, compagne de mon corps, qui fut ton hôte, tu vas descendre dans ces lieux pâles, durs et nus, où tu devras renoncer aux jeux d’autrefois. Un instant encore, regardons ensemble les rives familières, les objets que sans doute nous ne reverrons plus… Tâchons d’entrer dans la mort les yeux ouverts… (423, καταληκτική παράγραφος του βιβλίου και απόδοση στα γαλλικά του ποιήματος του Αδριανού Animula vagula blandula…)

Το βιβλίο έχει και επίμετρο για τις πηγές και τα βοηθήματα, απ’ όπου ξεχώρισα κάποια σχετικά με την Ελλάδα:

Paul Graindor, Athènes sous Hadrien, 1934
Jocelyn Toynbee, The Hadrianic School, A Chapter in the History of Greek Art, 1934
Pirro Marconi, Un Saggio dell’età adrianea: Antinoo, στο Monumenti Antichi dell’Accademia dei Lincei, τόμ. XXIX, 1923
J.A. Symonds, A Problem in Greek Ethics (1883 και 1901), που αναφέρεται, λέει στην inversion antique (?)
P. Festugière, La Valeur Religieuse des Papyrus Magiques, 1932, σε σχέση με τον πνιγμό και την κατοπινή αποθέωση του Αντίνοου.

Η έκδοση που διάβασα εγώ έχει αυτό το Σημείωμα σε πολύ συντετμημένη μορφή, εδώ όμως υπάρχει (προς το παρόν) όλο το βιβλίο και το πλήρες Σημείωμα σε ψηφιακή μορφή.

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